AccueilGuide de visiteChronologieMunicipalitésElectionsRecensementsCadastresGénéa. et hist.

GUIDE DE VISITE

DE CROISSY-SUR-SEINE

Quatrième édition revue et enrichie

2006
Publication

LA MÉMOIRE DE CROISSY

Association Historique Locale

Siège social

Hôtel de Ville - 8 avenue de Verdun

78290 Croissy-sur-Seine

Tel-fax : 01 39 76 97 05

Courriel : la memoiredecroisyy@free.fr

Site : lamemoiredecroissy.free.fr

Avant propos

                Notre ville est riche d’une véritable histoire et d’un authentique patrimoine, édifices, objets d’art, sites et archives...
D’illustres personnages y ont élu résidence ou tenu villégiature et, familiers des bords de Seine, de grands maîtres de l’Impressionnisme en ont fait le berceau de leur art.
Un siècle durant, ne fut-elle pas aussi Croissy la Maraîchère, reine enviée des Halles de Paris....
Tout cela vaut bien qu’on s’y intéresse.

 

LA MÉMOIRE DE CROISSY,

Association Historique Locale,

est heureuse de vous proposer ce petit GUIDE DE VISITE,

Il a pour simple ambition de vous rappeler combien nos monuments et nos sites sont chargés d’histoire et nous souhaitons qu’il vous permette de mieux apprécier encore notre patrimoine : alors, sans doute, aurez-vous à cœur, comme nous et avec nous, de  faire valoir ces rihesses auprès des plus jeunes générations afin qu’elles les respectent et qu’elles se préparent à en être, à leur tour, les dépositaires vigilants.

 

Seigneur de Croissy, ce fut longtemps un bien grand titre pour un bien petit fief. : "en plat pays... sans coteaux exposés au soleil où mûrît la vigne, sans gras herbages où paissent les troupeaux... Seulement une lande pierreuse, une sablonnière nourrissant comme à regret de pauvres laboureurs." ainsi le décrit ou l’imagine Jean-Charles Bonnet dont l’ouvrage fait référence. ( Histoire de Croissy-sur-Seine 1894.  Réédition Res Universis - 1991- )

De fait, au creux de la Seine, qui était alors un obstacle plus qu’un lien, la seigneurie n’était guère étendue (1000 arpents, semble-t-il, l’arpent de Paris valant un peu moins de 35 ares) alors que l’on connaissait ici et là des fermes qui, à elles seules, embrassaient un territoire beaucoup plus vaste.

D’abord pêcheurs par la force des choses, les croissillons ont vivoté au fil des siècles, sans prospérer vraiment... jusqu’à ce que des seigneurs entreprenants encouragent la culture, louant ou vendant des terres aux habitants qui lentement se détournèrent du fleuve pour devenir cultivateurs.

Nouvelle chance, quand de grands serviteurs des maisons royales, découvrant la beauté et la quiétude du site, vinrent y résider sans manquer d’attirer l’attention et les bienfaits de leur roi ou de leur reine, telle Anne d’Autriche… ce qui assura meilleure fortune à la seigneurie.

Puis les Maraîchers rendirent Croissy célèbre sur le carreau des Halles de Paris, y étalant carottes poireaux et navets, les fameux "légumes pot-au-feu", tandis que, sur nos bords de Seine, se pressaient les Parisiens du dimanche, canotiers, danseurs... et les "grenouilles" aussi, petites femmes enjouées et légères qui attiraient bien du monde dans le joyeux café de la Grenouillère.

Les Impressionnistes, eux, firent du lieu le berceau de leur art et ils l’ont immortalisé.

Dans la deuxième moitié du siècle dernier, les terres à carottes et les vastes champs cultivés ont fait progressivement place aux lotissements, aux pavillons, aux petites résidences et les 345 hectaresdu territoire sont aujourd’hui voués à l’habitation de près de 10000 croissillons.…

La pauvre seigneurie est devenue une charmante ville

 

LA MAISON DE CHARITÉ

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (1975)

Place d’Aligre

 

Construite en 1852 grâce à un important legs du marquis d’Aligre, elle est l’œuvre de Fauconnier, architecte de la ville.

Elle se compose d’un corps central que des ailes basses relient aux deux pavillons latéraux et présente une façade au dessin très simple, comme cela se voit souvent à la fin du XIXème siècle.

Très vite, la commune en a fait une école primaire car celle qui était installée au 38 Grande Rue devenait trop exiguë. A droite, les classes des garçons, tenues par des instituteurs laïques et à gauche celles des filles alors confiées aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. L'école des filles fut ensuite réinstallée, en 1886-87, au 5 boulevard Sainte-Marie (aujourd'hui parc Leclerc) et à son tour, en 1938, l'école des garçons quitta la Maison de Charité pour rejoindre le Château que la commune venait d'acquérir.

Laissée dans un quasi-abandon, échappant même à la destruction dans les années 1970 grâce à l'intervention de l'Association des Amis de la Place d'Aligre et du Vieux Croissy, elle a depuis abrité de nombreux ateliers du Service Culturel (peinture, sculpture, musique, reliure, théâtre....)  et, de 1992 à 2000, le corps central a été utilisé comme salle du Conseil Municipal et salle des Mariages.

Aujourd’hui rénovée, elle a reçu un pavillon supplémentaire dans la cour intérieure (ateliers de peinture) et la grande salle est maintenant réservée aux  conférences, réunions et expositions.

 

LA GRANDE RUE

La plus ancienne et longtemps l’unique rue de Croissy, autrefois nommée rue du Village : c’est là que dans les siècles passés, de part et d’autre de l’ancienne église et du Château, s’est concentrée la vie des croissillons, animée par de nombreux artisans et commerçants.

Mais, tout au cours du  XIXème siècle, le pôle commercial et administratif s’est progressivement déplacé vers le Faubourg (boulevard F.Hostachy) où se sont alors installées la Mairie, la Poste et une école tandis que la nouvelle église était construite non loin de là.... 

Perdant sa fonction centrale, la Grande Rue a lentement changé de visage et les commerces ont fini par la déserter bien que les derniers d’entre eux aient quand même s

En l’arpentant aujourd’hui,  on découvre encore les maisons anciennes du village, souvent bien conservées, et l’on peut évoquer de grands moments et de célèbres personnages de notre histoire : au n°38, la première Mairie-École; plus loin, cœur même du vieux village, le Château face à l’ancienne église Saint-Martin – Saint-Léonard et au 6 bis, la Maison Joséphine.

 

LA PREMIÈRE MAIRIE ÉCOLE

Au 38 de la Grande Rue.

En 1788, Jean Chanorier, seigneur de Croissy, fit construire un bâtiment à usage d’école, dans la rue du Village (Grande Rue) sur l’une de ses terres et à ses frais.

Vendu comme "bien national" lors de la Révolution, le bâtiment fut racheté par Chanorier lui-même qui, à nouveau, en fit don à la commune : on y établit la Mairie et, en 1824, l’école s'y installa également jusqu’en 1852 époque à laquelle elle rejoignit la Maison de Charité.

Alors, seule demeura la Mairie jusqu’en 1887, année de son transfert dans de nouveaux locaux boulevard Sainte-Marie (boulevard F.Hostachy), au cœur de l’actuel Parc Leclerc.

Sur la façade, on remarquera le cadran solaire et la devise qu’il porte "Il n’est jamais trop tôt" !

 

LA MAISON JOSÉPHINE

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (1974)

6 bis Grande Rue

Elle a été édifiée à l’emplacement d’une maison appartenant à Rossignol, fidèle serviteur du Roi Henri IV qui y faisait étape avant et après la chasse sur ses terres du Vésinet.

Ici demeurèrent, entre autres, Michel Dansse, apothicaire de Louis XIII et son épouse, femme de chambre d'Anned'Autriche, beaux-parents de Patrocle, seigneur de Croissy.

Plus tard, Madame Campan, première femme de chambre de Marie Antoinette y fit de nombreuses apparitions.

De 1793 à 1796, Joséphine de Beauharnais (la future Impératrice) y séjourna avec ses enfants Hortense et Eugène, qui furent placés en apprentissage dans le village, elle chez une couturière et lui chez un menuisier. Barras, alors Membre du Directoire, y a aussi loué un appartement et on a volontiers dit que le jeune général Bonaparte est venu lui rendre visite… histoire ou légende ?

Après avoir connu maints propriétaires, la Maison fut acquise en 1923 par
l’Assistance Publique on y installa alors un internat de jeunes filles, la Fondation Galien.

Cette Administration a aujourd’hui transformé les lieux en logements de fonction, la commune conservant toutefois une partie du rez-de-chaussée dans laquelle a pris place le Musée de la Grenouillère.

 

LE CHÂTEAU DE CROISSY 

Inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques - 1975

Au 12, Grande Rue

On pense qu'à cet endroit même était, à l'origine, établie une villa gallo-romaine, propriété d'un certain Crocus. Le lieu avait alors pris le nom de Crociacum qui, au fil des siècles, a donné Crocy puis Croissy.

Construit dans les années 1750 par Gautier de Beauvais, Seigneur de Croissy, il a remplacé celui qu'avait édifié au XVIe siècle l'un de ses prédécesseurs, Jean Hennequin.

Il a conservé, dans l’ensemble, l’aspect extérieur qui était le sien quand l’habitait encore, à la fin du XVIIIème siècle, Jean Chanorier dernier seigneur et premier maire de Croissy, ce qui lui vaut d'ailleurs d'être communément appelé "Château Chanorier"

Mis en vente en 1807, ce château a vu se succéder de nombreux propriétaires, notamment Louis Lapeyrière, beau-père de Jean-Baptiste Bessières, maréchal d’Empire. 

La famille Girod de l’Ain l’habite en 1824 et en 1845 le comte Jacques Charles Duval d’Éprémesnil en fait sa résidence : sa veuve et son fils morcellent la propriété qui s’étendait jusqu’à l’actuelle rue du Saut de Loup, mettant aux enchères de nombreuses parcelles sur la rive impaire de l’actuelle avenue d’Éprémesnil.

En 1881 la famille Auguste-Dormeuil (proche parente de celle des Dormeuil, drapiers et banquiers) devient propriétaire du château et l’habite durant plus de cinquante ans.

Elle le vend en 1937 : la commune fait valoir son droit de préemption, l’achète et y établit une école que fréquenteront des milliers de jeunes croissillons, de 1938 à 1992.

Il accueille maintenant la Bibliothèque Municipale tandis que les grandes salles du rez-de-chaussée sont réservées aux Expositions. Il est certain que sa destinée culturelle s'affirmera encore dans les années à venir.

Derrière le château s’étendait un grand parc, entre la rue d’Éprémesnil et la rue Alfred Dormeuil

Dès l’ouverture de l’École Primaire, en 1938, il fut décidé d’installer là un terrain de sport, une piste d’athlétisme et une piscine... mais les hostilités ont ruiné ces projets. D’ailleurs, en 1942, on autorisa même l’abattage de nombreux arbres pour fournir aux croissillons les moyens de chauffage qui leur manquaient cruellement.

Le lieu est longtemps resté sans vocation précise, accueillant à l'occasion les manèges de la fête foraine ou les chapiteaux des cirques de passage.

Il connaît aujourd'hui une heureuse destination finale : il se transforme progressivement en grand jardin public d'agrément

 

L’ANCIENNE ÉGLISE St MARTIN-St LÉONARD

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques -1942-

Grande Rue, en face du Château.

 

C’est improprement qu'on s'obstine à l'appeler "chapelle".  Construite à la fin du XIIème et au début du XIIIème siècle, dédiée à saint Martin, elle a été, six cents ans durant, l’église paroissiale du village.

En 1211, l’évêque de Paris en remit la charge au Monastère Saint-Léonard-de-Noblat, dans le Limousin.

Les nouveaux chanoines ne tardèrent pas à apporter des reliques de leur saint patron : le prieur prit alors le titre de curé de Saint Martin-Saint Léonard et l’église devint le lieu d’importants pèlerinages.

Une flatteuse tradition orale voudrait que Blanche de Castille y ait prié Léonard "saint de la délivrance" pour obtenir la libération de son fils, le futur saint Louis, alors prisonnier en Égypte (1250)... mais rien ne peut l’attester.

Au début du XVIIème siècle la reine Anne d’Autriche demanda au saint son intercession pour que vienne au monde le Dauphin qu’elle souhaitait depuis si longtemps donner à la France. Louis XIV naquit à Saint-Germain-en-Laye en 1638 et la reine reconnaissante fut généreuse, contribuant à la restauration de l’église et offrant de nombreux présents, notamment un magnifique lutrin qui est encore l’une des belles pièces du trésor de la Paroisse.

Les révolutionnaires mirent à mal les peintures intérieures et les vitraux qui portaient les armes royales et finalement, en 1793, l’église fut abandonnée.

C’est en 1802 seulement qu'elle fut à nouveau consacrée au culte.

Cet édifice devenant, au fil des ans, trop petit pour une population grandissante, on décida la construction d’une nouvelle église (Saint-Léonard) qui fut consacrée le 15 octobre 1882.

Dès lors, l’ancienne est désaffectée : le Conseil Municipal la met en location, envisageant même, un temps, de la louer pour en faire une vacherie. Mais, finalement, en 1896, elle  est vendue au peintre panoramiste  Théophile Poilpot à qui l’on doit la préservation des lieux malgré certaines transformations.

Passant ensuite dans les mains de diverses familles, l’ancienne église redevient, en 1976, propriété de la commune qui en a fait un centre d’expositions, de concerts et de représentations théâtrales.

On ne manquera pas d’observer : au dessus de la porte d’entrée l’oculus (XIIIème ou XIVème siècle) représentant la crucifixion ; devant l’autel un pavement du
XIVème siècle ; des pierres tombales de la famille de Patrocle, seigneur de Croissy, ainsi que les fragments des décorations polychromes dont l’église était totalement ornée et dont on parlait encore à la fin du XIXème siècle.

 

     

 

 

LE PAVILLON HENRI IV 

Au 4, avenue des Tilleuls.

 

Ce pavillon également dit "de Gabrielle" date des années 1830. Il fut construit par le marquis Etienne Jean François d’Aligre, Pair de France, qui, à la tête d’une immense fortune, disposait de vastes propriétés à Croissy, à Chatou et au Pecq. Il fut d’ailleurs l’un des bienfaiteurs de la commune, lui léguant une importante somme qui permit de construire la Maison de Charité.

De style néo-gothique, hardi pour son époque, l’édifice mérite attention d’autant que les propriétaires lui ont conservé son incontestable originalité, préservant notamment les armes de la famille d’Aligre et le buste du roi Henri IV.

Il se trouve à l’emplacement d’une ancienne maison : en le bâtissant, on a certainement voulu rappeler les nombreux pavillons de chasse où aimait à se reposer le roi Henri IV à l’occasion de ses chevauchées sur les terres du Vésinet... Mais il est peu probable qu’il ait jamais séjourné en ce lieu, dans la maison d’origine : nous savons, en effet, que venant de Rueil il traversait la Seine face à l’ancienne église et qu’il faisait halte au 6 bis de la Grande Rue (aujourd’hui la maison Joséphine), chez l’un des écuyers de la Cour, Gabriel Rossignol, serviteur de confiance.

 

 

LES JUSTICES  (LE GIBET)

Avenue des Tilleuls, face au n°2.

 

Il s’agit du gibet de la seigneurie de Croissy (le Plan d’Intendance de 1782 en fait foi) car le seigneur avait ici droit de haute justice.

Les six pierres rondes trouées en leur centre recevaient les "bois" et composaient ainsi trois "fourches patibulaires" : chacune d’entre elles était constituée de deux poteaux supportant une traverse à laquelle étaient suspendus les suppliciés. A l’origine, ces "Justices" étaient disposées en demi-lune sur un terrain plus proche de la Seine qu’un riverain a pu acquérir en 1899 car il constituait une enclave dans sa propriété.

L’acheteur reçut toutefois obligation de réinstaller l’ensemble en bord de route et de perpétuer le souvenir de ce lieu par une inscription apposée au pied de la croix, ce qui fut fait.

 

LE MÈTRE ÉTALON

Sur le mur de clôture,
au coin de le rue des Ponts et de la rue au Mètre.

 

Le mètre étalon aujourd’hui apposé rue au Mètre, au coin de la rue des Ponts, est une copie offerte à la Ville en 1995 par le Baron von Stackelberg, conseiller scientifique à l’ambassade d’Allemagne. L’original en marbre est conservé à La Mairie.

Il s’agit d’un des seize mètres réalisés par Chalgrin et installés dans la capitale en 1795-1796 pour aider les parisiens à se familiariser avec cette nouvelle unité de longueur. Il fut rapporté par Louis Auguste Bourgogne, maire de Croissy (1888), et en 1975, sa fille en a fait don à la commune.

 

 

L’ANCIEN BUREAU DE POSTE

Au 5ter, boulevard Hostachy

 

Un premier bureau de poste fut installé au n°14 de l’actuel boulevard Hostachy (aujourd’hui Agence du Crédit Agricole). Celui qui lui a succédé fut construit en 1897 au 5ter boulevard Hostachy par l’architecte de la commune, H.Leboeuf, alors que s’étaient installées dans ce qui est aujourd'hui le parc Leclerc, une école et la Mairie.

Ce Bureau est demeuré ouvert au public jusqu’en 1970.

Sa façade mérite d’être détaillée : l’inscription "Postes et Télégraphes", l’horloge et le baromètre, mais surtout, sous la toiture, une frise très originale représentant des timbres que les collectionneurs avertis identifient "JL Sage 1876".

 

 

L’ÉGLISE SAINT-LÉONARD

Place de l’église.

La vieille église Saint-Martin-Saint-Léonard devenant trop petite pour accueillir tous les fidèles, décision fut prise en 1867 d’acheter un terrain, sur le plateau situé entre le boulevard Sainte Marie (boulevard Hostachy) et l’avenue de Saint-Germain (avenue de Verdun), au lieudit "le clos Artus".

Mais la construction d’une nouvelle église fut retardée par la guerre de 1870, puis par la création, en 1875, de la Commune du Vésinet qui annexait  une partie des terres de Croissy, faisant craindre une notable diminution de la population et, enfin, par la farouche opposition du curé d’alors qui souhaitait que le nouveau lieu de culte soit  bâti à l’emplacement même de l’ancien.

Finalement, en 1881, après une souscription lancée auprès des paroissiens et grâce aux concours du Département et du Diocèse, débutèrent les travaux sous la direction de l’architecte Jean-François Delarue qui réalisa un édifice de style néo-gothique comme cela se pratiquait couramment à cette époque en Ile de France.

Le 15 octobre 1882, l’église fut solennellement consacrée par l’évêque de Versailles mais il fallut attendre 1890 pour que soit érigé le clocher, grâce, notamment, à un legs du vicomte de Wailly.

L’abbé Philippe, alors curé, et l’architecte ont tous deux signé cette œuvre : l’un apparaît sur le vitrail du Sacré Cœur portant la nouvelle église en offrande tandis que  l’autre, sur le vitrail de Saint François d’Assise, a tout simplement prêté ses propres traits au saint, mettant en ses mains une reproduction de l’édifice.

 

 

LES BORDS DE SEINE

Depuis l’École Anglaise jusqu’à la villa Second Empire qui marque la limite avec Chatou, les berges de la Seine sont bordées de magnifiques propriétés et elles offrent une promenade très goûtée des croissillons... et de leurs voisins.

A la fin du XIXème siècle, dans un agréable ouvrage sur "Les Environs de Paris", Louis Barron a souligné l’attirance exceptionnelle que Croissy a pu exercer, notamment sur les parisiens en quête de villégiature, observant qu’au gré des fortunes faites et défaites, sont venus se réfugier, au bord du fleuve, "des millionnaires qui se ruinent et des artistes qui s’enrichissent".

A son lecteur, il propose d’admirer "l’éblouissante bordure de villas raffinées... de chalets, de cottages fantaisistes, bijoux de bois et de pierre...tapissés de rosiers multiflores".

Il chante la séduction qui s’en dégage bien que tout cela ne semble bâti que pour une joie éphémère et il célèbre l’animation des jardins ouverts aux regards du passant, où se mêlent  "les jeux des enfants et la paresse des femmes".

Et la promenade, bien sûr, conduit à la Grenouillère, lieu d’une bruyante futilité, "joli brio de toilettes claires, de rires perlés... naïades en costumes aquatiques, tritons en caleçons de bains...".

Parmi les villas figure, au 30 quai de l’Écluse, celle qui a appartenu à Paul Déroulède, écrivain et homme politique (1846-1914) qui fut même, très brièvement, conseiller municipal de Croissy en 1884.

Au 34, sur la même berge, se trouvait la maison de son oncle, Emile Augier, auteur dramatique et membre de l’Académie Française (1820-1889). Mais elle a été détruite et remplacée, dans les années 1930 par la demeure moderne  que l’on voit aujourd’hui : seule une plaque sur la clôture salue la mémoire d’Émile Augier.

Proche voisin et grand ami, Eugène Labiche, lui aussi auteur dramatique et membre de l’Académie Française (1815-1888) résidait au n°36. Il est encore fort connu et parfois même joué ("Le voyage de Monsieur Perrichon")

 

 

LA GRENOUILLÈRE

Site classé depuis 1986

 

Sur la rive de l’île de Croissy qui fait face à Rueil Malmaison, a prospéré de 1860 à 1889, un grand lieu de plaisir, fréquenté par les parisiens du dimanche, les canotiers, les baigneurs, les danseurs, les artistes... et les "grenouilles", petites femmes enjouées et légères qui attiraient bien du monde dans le joyeux café flottant.

On y avait aménagé deux grands pontons qui supportaient la guinguette et les cabines de bains. Un îlot rond avait été placé dans le cours du fleuve :il fut vite surnommé "le camembert" ou le "pot de fleurs" comme l'écrivait Maupassant.

Le père Seurin, constructeur de bateaux, conseiller municipal, fut le premier propriétaire : il était le passeur sur le bras de Croissy tandis qu’un bachot à vapeur assurait une navette depuis Rueil.

Très à la mode, la guinguette devint célèbre et elle est immortalisée dans de précieux tableaux. Précédés par Courbet, Turner, Prins, Manet, les peintres de ‍l’école Impressionniste, Monet, Renoir, Sisley et bien d’autres ont fait de nos bords de Seine le berceau de leur art.

En Juillet 1869, les bains de la Grenouillère reçurent même la visite de l’Empereur Napoléon III.

Après la guerre de 1870, les bains s’encanaillèrent vraiment et l’un des grands habitués des lieux, célèbre canotier, Guy de Maupassant, en a fait des descriptions savoureuses.

En 1889, alors qu’un incendie avait  ravagé les pontons, la famille Saintard reprit l’exploitation installant sur l’île le pavillon suédois réalisé pour l’Exposition Universelle.

Mais le dernier propriétaire, Saint-Léger, ne put s’opposer aux grands travaux décidés par la Direction de la Navigation Fluvialeet en 1929, la guinguette disparut… le "camembert" avec elle.

Une Association, "Les Amis de la Grenouillère", s’applique aujourd’hui à sauvegarder le site et à le faire revivre.  Pour en savoir plus cliquez ici

 

 

L’ÉCOLE DU PARC LECLERC

 

En 1886, la commune avait acquis la propriété Simon(l’actuel parc Leclerc) pour y aménager une Mairie et y construire une école maternelle. Mais il parut finalement plus judicieux d’édifier des locaux pour réinstaller là l’école élémentaire des filles qui se trouvait alors dans l’aile gauche de la Maison de Charité, place d’Aligre

Ainsi, répondant aux exigences de la Loi qui, en 1882, a rendu l’école laïque et obligatoire, la Municipalité a-t-elle entrepris la construction progressive d’une école complète (3 classes et un corps central dont le 1er étage est destiné au logement du Directeur).

Les bâtiments d’origine subsistent dans l’actuel Groupe Scolaire Leclerc (une première fois agrandi en 1986 et à nouveau en 2003). Ils sont tout à fait caractéristiques de l’architecture alors réservée aux édifices scolaires : moellons ocre clair et motifs de brique colorés ornant les baies et soulignant les angles.

 

 

L’ANCIENNE MAIRIE DU PARC LECLERC

Aujourd’hui détruite, elle se trouvait dans ce Parc le long de la rue de Seine.

 

Jusqu’en 1887, la Mairie fut établie au 38 Grande Rue.

Toutefois le centre commerçant quittait peu à peu le Village (Grande Rue) pour rejoindre le Faubourg (boulevard Hostachy) et ses abords : aussi, en février 1886, le Conseil Municipal décida-t-il de faire l’acquisition d’un vaste terrain (la propriété Simon, aujourd’hui Parc Leclerc) pour y construire une école, y installer une mairie et y aménager "la grande place des fêtes qui manquait à la commune".

Ce fut une agréable Mairie de petit bourg... mais la population a cru rapidement (5000 en 1960, 9000 au début des années 90) et l’édifice, exigu, mal adapté mais pourtant si cher au cœur des croissillons, a été détruit en 1992-93.

Un temps installée, au coin de la rue Maurice Berteauxet de la rue de
l’Équerre, la Mairie a rejoint, en octobre 2000, des locaux nouveaux, bâtis au
8 de l’avenue de Verdun.

 

LES CROIX DE NOTRE VILLE

ã La Croix de la Bataille

Celle qu’on ne peut plus voir, car elle a disparu.

Située entre l’ancienne église et le château, elle commémorait la bataille qui eut lieu en 846 (ou 856 ?) : les Normands avaient traversé la Seine de Charlevanne (Bougival) jusqu’à un lieu dit Mauport, sur les berges de Croissy et  ils s’étaient alors livré à un véritable massacre de la population qui résistait.

En 1644, à la demande du seigneur François Patrocle, cette croix fut réinstallée au coin de la rue de l’Abreuvoir.

A nouveau déplacée en 1821, elle a totalement disparu avant la fin du XIXème siècle

.

ã La Croix des Justices

On la voit aujourd’hui sur le site des Justices face au n°2 de l’avenue des Tilleuls.

 

Il pourrait bien s’agir de la "croix de la Mission" qui commémorait la venue  à Croissy d’Antoine Portail, proche disciple de saint Vincent de Paul, venu en 1630 prêcher une mission dans la pauvre église laissée à l’abandon par le seigneur huguenot du moment, Jacques Robineau.

D’abord placée à la limite de Chatou, dans le prolongement de la rue de la Procession, elle a été par la suite installée au milieu des Justices.

 

ã La Croix dite "celtique"

A l'intersection de l'avenue de Verdun et de l'avenue de Saint-Germain (Carrefour de la Croix)

 

La croix d'origine, en bois, avait pris le nom de son donateur, Croix Pierron.

Pour la protéger des intempéries on avait du la peindre d'ocre et de sanguine, ce qui lui valut, un temps, l'appellation de "Croix Rouge".

Vaincue par la vétusté en 1883, elle fut remplacée par la croix métallique que l'on voit aujourd'hui. C'est le cercle postérieurement ajouté pour des raisons inconnues qui lui donne une allure celtique.

 

 

 

 

RetourSuivant

 bar007_blue.gif
Droits réservés La Mémoire de Croissy
mise à jour 8 octobre 2009