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Du 15 ème au 19 ème siècle


Des siècles durant la France fut un pays d'Agriculture. Très vite la forêt a laissé place aux pâturages et à l'agriculture. La France de l'ancien régime, était à 80 % agricole et Croissy ne faisait pas exception.

Au XVème siècle, le fief de Croissy est "de bien petite et bien pauvre seigneurie, de moins d'un millier d'arpents". Paul Gauthier de Beauvais, Seigneur de l'époque, (1751/1779), cède aux paysans de Croissy "de grandes étendues de landages, de bruyère et de friches" que ceux-ci transforment en champs.

Plan Terrier 1781

Les premières cartes précises, véritables levées topographiques du territoire de Croissy datent de la fin du XVIIIème siècle.

Il s'agit du plan Terrier de Chanorier de 1781  et du plan de l'intendant de la Généralité de Paris, Louis Bénigme de Bertier de Sauvigny de 1782.

Dans ce dernier, nous avons la superficie totale de la "Paroisse", soit 744 arpents 64 perches et le détail de cette surface :

arpents perches
Terres labourables

304

2

Bois (comprenant la forêt du Vésinet) 213 12
Prés 72 61
Maisons, Bâtiments 69 77
Chemins, Rivière 55 9
Vigne, Terre à vigne 24 67
Commune (île) 5 36
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Soit 44 % de terres cultivables

Le plan terrier de Chanorier en 16 "champtiers" est plus précis et nous y dénombrons 103 propriétaires. Si l'on excepte les 6 nobles possédant à eux seuls 140 arpents et 2 perches, nous pouvons conclure que les 97 propriétaires villageois se partageaient le reste (moins les bois et les chemins), soit 332 arpents ce qui fait en moyenne 3 arpents et 42 perches par propriétaire. (1,5 ha environ).

Il est difficile de convertir précisément les arpents en hectares d'aujourd'hui. En effet, les arpents dont nous parlons, sont à "la mesure du Roi - l'échelle de 22 pieds la perche". Le plan de Chanorier est à l'échelle de 18 pieds la perche. 1'arpent du Roi vaut 42,21 ares, l'arpent de Paris vaut 34,19 ares et celui des Eaux et Forêts vaut 51,07 ares.

Le blason

Les prés et pâtures sont importants : y paissent les moutons, introduits par Chanorier. Le mérinos, de race espagnole, va y prospérer, à tel point que la tête du bélier figurera dans les armoiries de Croissy.

Un autre châtelain, Félix Girod de l'Ain, baron d'Empire, reprendra l'élevage à partir de sujets provenant de la bergerie de Rambouillet et fera pratiquer le lavage de la laine.

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La culture de la vigne mérite d'être signalée car elle prospéra jusqu'à l'apparition du phylloxera (transmis par des plants américains) qui la condamna définitivement.

Le cru de Croissy
photo n° C26


La production, au nom évocateur de "Piquette", demeurait réservée à la consommation familiale tandis qu'on distillait également quelque eau de vie ou marc très en vogue chez nos anciens ...
Il a subsisté à Croissy quelques "arpents" de vigne, suffisamment pour célébrer les vendanges, en honorant la Vierge du boulevard (actuellement au dessus de l'épicerie La Ferme Notre Dame).

Actuellement demeurent en témoignage l'allée des vieilles vignes, située en impasse au début de la route du Roi, et quelques espaliers.

Sur les étendues de terres labourables, étaient cultivés différents légumes mais la pomme de terre connut un réel essor sous l'impulsion de Chanorier à tel point que le tubercule sera surnommé "La Chanorière".

Pour protéger les cultures de l'invasion des lapins de garenne qui pullulaient dans le voisinage, les agriculteurs obtinrent l'érection d'un mur dit le "Mur de garenne" dont il subsiste un pan, au niveau de la route de la Plaine du Vésinet.


Comment ne pas signaler, de plus, des productions plus insolites encore !

LE TABAC

Au temps de la révolution, notre curé, Benigme May prit femme et au ban public des mariages se déclara "cultivateur et fabricant de tabac".

Plus tard en 1813, dans l’annuaire de Seine-et-Oise, les sieurs Darois et Reaubout sont cités pour la qualité de leur tabac qui a la saveur des crus exotiques.

LA SOIE

C'est à Chanorier, originaire de Lyon capitale des soyeux, qu'on doit la plantation de nombreux mûriers afin d'assuer la nourriture des vers à soie. Un moulin fut même construit pour filer la soie mais cette initiative ne connut pas de lendemain.

 

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C'est au milieu du XIX siècle que la vie agricole connaitra une orientation de plus en plus marquée vers le maraîchage, favorisée par la création des Halles Centrales de Paris, à 12km de Croissy.