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L'ancienne église Saint-Martin-Saint-Léonard,
dite chapelle Saint-Léonard

Inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1942

Il est difficile de préciser la date exacte de construction de cette église, souvent désignée, aujourd'hui sous le nom de "Chapelle Saint-Léonard" mais qui fut, pendant plusieurs siècles, l'église Saint-Martin-Saint-Léonard.


Des fouilles pratiquées en 1886 ont permis de dater l'édifice du XIIIème siècle mais le graphisme de certaines inscriptions laisse penser que la construction pourrait être du siècle précédent.

Il est en tout cas très probable qu'un oratoire ou une chapelle ait été érigé là, longtemps auparavant.


Initialement consacrée à Saint Martin, l'église a été remise en 1211, par l'évêque de Paris, au Monastère Saint-Léonard-de-Noblat dans le but d'en faire un prieuré.
Les Chanoines alors venus de ce haut-lieu du Limousin apportèrent avec eux des reliques de Saint Léonard, ce qui explique la double appellation .

Une tradition orale rapporte que la reine Blanche de Castille aurait contribué à l'édification de l'église ou, à tout le moins, aurait favorisé, par ses dons, divers aménagements.

Mieux, cette tradition veut également que la reine soit venue à Croissy prier pour la délivrance de son fils, le futur Saint Louis, alors prisonnier des musulmans en Egypte.


Au temps de la révolution, le curé était Benigme May : il prêta serment et, finalement, "déposa ses lettres de prêtrise", se maria, eut plusieurs enfants, remplit les fonctions de secrétaire de Mairie et fut même délégué de la Commune au Conseil Cantonal de Saint-Germain.

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C'est à lui, en grande partie, que les habitants de Croissy doivent d'avoir traversé dans une relative tranquillité les heures les plus sombres de ces années troublées.

L'église fut fermée en novembre 1793 et alors transformée en "Temple de la Raison".
Elle ne fut rendue au culte qu'en 1802, à la suite du Concordat.

Quatre vingts ans plus tard, la population s'étant faite plus nombreuse, se posa de manière aiguë le problème de l'agrandissement de l'édifice ou de son remplacement .
Et quand, en 1882, fut achevée et consacrée la nouvelle église, l'ancienne fut désaffectée.

Si l'on en croit le registre des délibérations, le Conseil Municipal décida de la mettre en location "pour en faire une vacherie", puis il choisit finalement de la mettre en vente.

C'est un peintre panoramiste, Théophile Poilpot, qui en fit l'acquisition en 1889, pour 3000 francs. Grâce à lui, le plus ancien des monuments de Croissy a pu être préservé.
Certes, il a fait quelques transformations que l'on peut juger plus ou moins heureuses mais il a aussi réalisé de véritables restaurations qui ont sauvegardé l'édifice.

Plusieurs autres occupants se succédèrent ensuite jusqu'en 1976, époque à laquelle la Commune racheta l'édifice qui est maintenant réservé à des activités culturelles, notamment des expositions de peintures.

Cette ancienne église est un vaisseau long et étroit dont les murs étaient autrefois recouverts de peintures polychromes.

Daté du XIIIème et du XIVème siècle, mais partiellement réhabilité par la suite, on remarquera, au dessus de la porte d'entrée, un oculus représentant une crucifixion et, devant l'autel, un pavement de la même époque.

Sur les arcs sont encore visibles les armoiries de la famille de Patrocle, seigneur de Croissy à la fin du XVIIème siècle, recouvertes de chaux à la Révolution...ce qui a finalement favorisé leur relative conservation !

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Une très belle clé de voûte couronne le choeur et du haut de la chaire, en 1630, a prêché le Père Portail, disciple connu de saint Vincent de Paul ... et l'on dit volontiers, sans que rien ne l'atteste, que le saint serait, lui aussi, venu jusqu'à Croissy, en cette église.


Texte de Pierre PINASSEAU et Norbert FRATACCI