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Jean Chanorier

Jean Chanorier, né à Lyon en 1746, fut le dernier Seigneur et le premier Maire de Croissy. Fils du receveur général des finances de la généralité d’Auch, il succède à son père en 1771. Huit ans plus tard, devenu, pour 198 160 livres, propriétaire du château de Croissy, il prête serment de fidélité au prince de Condé dont relève toujours le terre de Croissy. Il songe à faire de son fief un terrain d’expérience pour l’agriculture. Aussi, dès qu’il est en possession de sa seigneurie et avec les moyens dont il dispose, Chanorier, adepte des théories libérales de la science économique nouvelle, va s’efforcer de les introduire et de les mettre en pratique dans son domaine.

Chanorier agriculteur :
Il fait dresser en 1781 par Phelipeau un plan terrier de la seigneurie. Pour faciliter le travail des maraîchers, il s’efforce de remplacer le système d’arrosage à main effectué à l’aide de gros arrosoirs de cuivre, les "demoiselles", par un système de puisage d’eau fonctionnant à la manivelle, afin de faciliter l’irrigation des terres. Pour protéger les cultures contre les gibiers, en particulier les lapins du comte d’Artois, il obtient le droit de faire élever entre les bois du Vésinet et les terres de Croissy une enceinte continue de murailles.Il crée, dans les dépendances du château, une bergerie modèle et fait venir à grands frais, du Berry, à deux reprises, un troupeau d’ovins en provenance de Ségovie.
Pour permettre l’élevage du ver à soie, des mûriers sont plantés dans son verger et un moulin à tisser Vaucanson installé à Croissy. Pour propager la plantation de la pomme de terre, et sa consommation, il utilise une espèce particulière que par reconnaissance pour ses efforts on appellera dans le village la "chanorière". Il fait également bâtir une école, à ses frais en 1788, sur un terrain faisant partie de son parc, au centre de la paroisse.

Chanorier homme politique :
Seigneur de Croissy depuis 1779, il préside l’assemblée municipale qui remplace le syndic, puis, en 1788, est désigné au sein de l’assemblée provinciale de Saint-Germain, comme député pour y représenter le tiers état. En 1789, il fait remettre à la municipalité un tambour et 120 lances; puis il donne un drapeau de couleur "blanche, bleue et rouge" avec la devise "Notre union fait notre force". En 1790, il est élu, par 51 voix sur 52 votants, premier maire de Croissy, puis commissaire de l’Assemblée primaire de la première section du canton extra-muros de Saint-Germain-en-Laye. Après son émigration en Suisse, en 1795, il est nommé répartiteur de l’impôt foncier pour la commune en 1796. Membre associé de l’Institut national pour la section des sciences physiques et mathématiques, il est nommé en 1798 président de la Société libre d’agriculture de Seine-et-Oise. En 1799, il est élu député au Conseil des Cinq-Cents. Bonaparte le nomme administrateur de la Caisse d’amortissement puis, en 1800, membre du Conseil Général de Seine-et-Oise. Placé à la tête du Conseil Municipal de Croissy, il sombre bientôt dans l’extravagance, puis dans la folie. Contraint d’abandonner ses hautes fonctions en 1802, il meurt en 1806, comblant de libéralités, par testament, le village de Croissy, qui peut certainement s’honorer des belles pages dont il a marqué son histoire. Cependant, il fut enterré dans la fosse commune du cimetière de Croissy et aucun monument ne fut construit pour ce grand serviteur de la commune.